Traité européen : la zizanie à gauche pour mieux relancer le débat ?

5 Octobre 2012



Le Traité, les Verts n'en veulent pas. Le Front de gauche non plus. L'aile gauche du Parti socialiste s'en passerait bien. François Hollande tente de faire rentrer dans le rang les élus socialistes récalcitrants. Finalement, le Président contrôle t-il (encore) la situation...


Traité européen : la zizanie à gauche pour mieux relancer le débat ?
Mardi 1er Octobre, 13 députés du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale ont voté contre le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Les députés d'Europe Écologie - Les Verts (EELV) voteront également « non », suivant la décision prise par leur Conseil fédéral du 29 septembre dernier. Puisque 70% de ses 150 membres se sont opposés au nouveau traité européen. Cela pose donc un problème, le Parti Socialiste et EELV ayant signé un accord avec le gouvernement composé de deux ministres écologistes. Durant l'émission de France 2 « Des Paroles et des Actes », le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré « on discute et après on est solidaire » à propos du gouvernement. Peu limpide, mais il semblerait que M. Ayrault continue à faire confiance aux deux écologistes. Du moins en apparence.

Le plus intéressant est peut-être la réaction de Daniel Cohn-Bendit, favorable au « oui ». Outre sa mise en suspend de sa participation à Europe Ecologie, sa tribune avec José Bové et les députés européen du Groupe des Verts sur LeMonde.fr, écrivant le « discours non-autorisé » de François Hollande sur l'Europe en le baptisant : « Moi, Président de la République, européen et écologiste » fait l'étalage d'un programme plutôt ambitieux vis-à-vis de l'Union Européenne. Ceci aussi bien au niveau économique, écologique et même militaire. Des propositions qui auraient pu être débattues au sein de la société s'il y avait eu un référendum.

Ce dernier, réclamé par le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Parti Communiste lors d'une manifestation le 30 septembre dernier dans les rues de Paris, rassemblant 80 000 personnes selon les organisateurs. On peut y voir le refus d'un traité jugé trop libéral, démontré par des affiches aux titres évocateurs : « non au traité Merkozy ». Cet évènement va éloigner le peuple de gauche et son Président.

Cependant, François Hollande est-il vraiment maître de la situation ? Comme M. Ayrault l'a souligné, un refus du TSCG par la France pourrait affaiblir son pouvoir au sein de l'Europe. Il s'est déjà assis sur sa promesse de renégociation du traité avec un « nein » d'Angela Merkel. En parallèle, les Irlandais l'ont entériné , François Hollande avouant avoir oublié ce détail.

Malgré quelques dissensions à gauche, la majorité socialiste votera très certainement le Traité, aidée par une grande partie de l'UMP et de la droite dans la continuité de la mandature Sarkozy. Néanmoins, le PS, EELV, le FdG et le PCF montrent une volonté de consolider l'Europe, certes différemment, mais cette envie se ressent.
Toutefois, la campagne présidentielle n'a pas permis d'approfondir vraiment la question de l'Europe, aussi bien à gauche, qu'à droite.

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Abdou Sarr
Journaliste polyvalent, à l'aise aussi bien avec les questions politiques que sportives. En savoir plus sur cet auteur